Un mois sans nouvelle !

28/02/2014 15:16

Et bien sachez que vous m'avez manqué et que je me sens toute fautive de vous avoir abandonné si longtemps ! Me pardonnerez-vous cette infidélité ? J'ose espérer que OUI car, si vous revenez sur ce site, c'est que, quelque part, il vous plait, donc vous m'aimez et par conséquent, vous devez avoir toutes les faiblesses du monde à mon égard, dont celle de pardonner mon infidélité, mon manque de constance auprès de vous, mon besoin d'autre chose, d'autres aventures que littéraires. Qu'ai-je donc pu bien faire durant ce mois-là : je me suis consacrée à mes ami(e)s : Patience, Magali, Chantal, Laurent et toujours et encore François. Et puis il y a eu mes enfants : durant une semaine nous nous sommes retrouvées toutes les trois entre nanas à faire du ski chez ma tante Françoise et mon oncle Bernard. Des vacances tranquilles, cool, agréables comme à chaque fois que mon oncle et ma tante nous reçoivent chez eux. J'aime les chalets. Et celui de Françoise est celui de mon enfance même si j'y ai peu séjourné étant enfant, ballotée entre PARIS et la côte d'IVOIRE durant mes cinq premières années. Suivi d'un séjour de 3 ans chez ma tante Marlène à connaître le plaisir d'avoir enfin deux soeurs de coeur, et tout particulièrement Béatrice dont seuls 6 mois nous séparaient ! Autant dire des jumelles, nous qui nous entendions comme larrons en foire. Grâce à elle, j'ai rit durant ces années de séparation avec mes parents. Grâce à elle j'ai découvert Boris VIAN dont je me suis délectée de longues années durant, tant sur le plan littéraire que musical. Grâce à elle, je n'étais plus seule, j'avais une soeur !

Je disais que j'aime les chalets : leur beauté, leur plastique, justement dépourvue de matériaux modernes : le bon vieux bois, les bonnes vieilles tuiles en bois pour les plus traditionnels, les vrais de vrais mais qui deviennent si rares ! Il est vrai que faire construire un chalet entièrement en bois, de nos jours, coûte une fortune. Le savoir-faire pour réaliser des tuiles en bois ainsi que les poser, se perd ...

La lumière du bois dans la neige au soleil couchant : C'est indescriptible, je ne m'y frotterai donc pas.

Et puis le bruit du bois : il craque, chuinte, raconte la chaleur interne du chauffage qui l'assèche, le fait se tordre alors que dehors il fait -10 ! Le choc des températures le fait souffrir et cela s'entend : Tout craque et les volets se ferment mal à cause du jeu : ils se sont tordus, eux aussi, de douleur.

Et le bruit de la neige, de la pluie qui tombe sur le toit, coule le long des gouttières ! C'est à la fois précis et feutré, c'est doux et envahissant, un peu casse-pied quand on cherche le calme, la concentration. C'est lancinant.

Et l'odeur du bois : quand on rentre dans un chalet, il y a une odeur spéciale, indétectable au début mais qui s'imprègne de la vie de la maison : l'odeur de la neige quand on ouvre la porte d'entrée ou les fenêtres, les essences en provenance de la cuisine dans laquelle mijotent les bons petits plats à base de fromage, les odeurs des habitants humains et animaux qui rentrent mouillés, crottés et trainent avec eux l'odeur de transpiration. Les odeurs des douches à répétition après une journée d'effort sur les pistes. Et l'odeur du bois des pins.

Je passe du coq à l'âne : de ma cousine Béa au plaisir du châlet de Françoise et Bernard : c'est que vous m'avez tant manqué sans même que je m'en rende compte ! Et c'est de vous retrouver qui ravive la flamme de mon exicitation, mon envie de vous raconter mon histoire, mes aventures.

D'abord le départ pour le ski : Le samedi matin 7H tapante nous voilà parties. Il pleut des cordes et mon époux, pour encore un mois, a consenti à nous prêter le SMAX. Autant vous dire que c'est un évènement : non seulement je le conduis, mais seule en plus et sur une longue distance avec des conditions météo déplorables. Bon cela pourrait être pire : pluie verglaçante, giboulées de grêle, tempête de neige : nous avons évité le pire finalement !

Mais la visibilité par moment est quasi nulle et cela demande une concentration de tous les instants. Nous arriverons finalement vers 16H30 après avoir vécu les sempiternels embouteillages incompréhensibles lorsque tout d'un coup, tout se fluidifie : improbable comme dirait ma fille ainée !

Le Jeudi : Ma fille ainée m'a dit deux jours plus tôt, alors qu'il faisait un temps magnifique et que nous étions au Col des Anes, qu'elle aimerait bien faire la piste de hors-piste qui se trouve juste en dessous du remonte-pente. Moi je ne la sens pas : elle est très technique, extrèmement bosselée. Par contre, un peu plus loin sur la gauche, dans la forêt, des skieurs ont tracé une piste qui semble bien plus facile à pratiquer. Mais où prend-elle sa source ? Je décide donc, le fameux Jeudi, durant le cours des filles, de reprendre ce télésiège et de repérer le chemin hors piste. Et je crois l'avoir trouvé ! Il faut prendre une piste sur la droite qui s'enfonce dans la forêt, puis il faut quitter la piste à droite dans la forêt avant de se retrouver sur la piste que je veux éviter sous le télésiège. Je décide donc je jouer les éclaireurs pour ma fille ainée afin de voir si elle aurait le niveau pour la faire. A aucun moment je ne me demande si moi aussi j'ai le niveau nécessaire ! Erreur fatale !

Je prends donc la piste et je m'enfonce dans la forêt ! Que dis-je me me plante, je me vautre, je m'englue dans une neige fraîche qui ne demande qu'à céder sous mon manque de technique dans la poudreuse : je tombe tous les 10 mètres et je dois déchausser. A chaque fois que je cherche à rechausser mes skis, ils s'enfoncent dans la poudreuse ainsi que mes chaussures : j'en ai jusqu'au genoux ! Je m'épuise à chaque fois et je n'avance pas. Je finis par me dire, qu'il serait plus judicieux de couper par la forêt et de rejoindre la piste principale. Je vois bien qu'il va me falloir descendre dans une petite gorge où passe au printemps/été un ruisseau en contre-bas et remonter ensuite, mais derrière je pense avoir directement la piste. Seconde erreur fatale !

Je passe plus d'une heure à descendre et remonter cette foutue colline. J'y vais à genoux : j'ai déchaussé mes skis que je passe devant moi et ensuite j'essaye de me hisser tant bien que mal sans trop m'enfoncer. Pour cela je m'aide des branches de connifères qui sont à ma portée, quand il y en a, et quand il n'y en a pas, je plante les poings dans la neige et je me hisse centimètre par centimètre. Quand j'arrive en haut, je suis épuisée, trempée de sueur. Heureusement j'ai toujours de l'eau sur moi et des barres de céréales : et j'en ai bien beosin car devant moi c'est l'horreur ! Point de piste en vue mais un second ravin à descendre : un second ruisseau en contre-bas avec de nouveau une colline à remonter ! Je glisse sur mes fesses et arrivée en bas je regarde l'heure : 15H30 ! Dans une heure les télésièges ferment ! Je n'y arriverai pas ! Cette fois-ci j'en suis sûre : Trop fatiguée, épuisée même, le moral en berne. J'ai envoyé un SMS aux filles voilà 1H pour qu'elles aillent skier seules. A l'époque je pensais pouvoir les rejoindre en 1H max ! Et me voilà à nouveau pied du mur et j'en pleure de rage. Je décide de téléphoner à Bruno, le professeur de ski de mes filles, et je lui explique la situation. Et à la question inévitable : "Où es-tu ?" Que répondre ? "Je crois que je suis près de la piste en contre-bas d'une rivière". Il me rassure, me dit qu'il prévient le pisteur et qu'on me rappellera. Et je m'installe au soleil en attendant. On me rappelle et je râte l'appel. J'écoute le message : il est haché, je ne comprends pas le N° de tel !!!! MERDE ! mille fois MERDE !!!! Je rappelle Bruno qui me le redonne : je le note dans la neige ! Et je rappelle : Ouf la liaison est bonne : ils me cherchent mais ne me trouvent pas ! Comment ai-je fais pour parvenir là ? J'explique au pisteur mon périple pour qu'il puisse suivre mes traces. Au total il lui faudra une heure pour me retrouver : le temps que le soleil se cache, que j'ai froid et que je commence à paniquer ! J'envoie un SMS pour rassurer les filles : qu'elles rentrent, le pisteur va arriver ! Et puis je préviens Françoise également : Elle s'inquiète : "es-tu blessée ?" ==> "Non, tout va bien je suis juste épuisée et perdue". "Et les filles sont avec toi ? " ==> "Non, elles skient toutes seules et vont rentrer au châlet".

A  16H30 le pisteur me trouve et me demande sur un ton peu aimable : "Et vous croyez que vous êtes sur une piste là ? Vous croyez que j'ai que cela à faire ?". Je suis si désolée, j'ai cru faire le maximum pour m'en sortir toute seule mais le sort c'est acharné sur moi malgré tout ce déploiement de courage ! Je craque et c'est les yeux débordant de larmes que je lui demande pardon ! Que je lui explique que je suis épuisée. "Bien sûr que vous êtes épuisée, moi aussi je le suis à essayer de vous retrouver !". Et la panique me reprend quand je comprends qu'il va falloir rechausser les skis pour s'en sortir : Je pense que je ne vais pas y arriver, que je suis trop crevée ! Mais je me tais et je me chausse et je le suis. Il sait comment il faut faire : on monte la colline en espaliers en diagonale. Une fois arrivé en haut, je suis à nouveau exangue et il reste environ 200 m à parcourir dans la poudreuse avant de rejoindre la piste. Il me fait les traces, je n'ai qu'à suivre. Et de savoir que le plus dur est derrière nous me redonne des ailes : je marche tranquillement derrière ses traces ! Je vais revoir mes filles, je suis sauvée, tout va bien ! Une fois sur la piste c'est le bonheur intégral : pouquoi donc vouloir quitter les pistes, qu'est-ce qui m'a pris ? Je retrouve enfin la civilation : les remonte-pentes, les gens, le bruit : tout me plait, tout est inespéré et les dernières descentes ne me pèsent pas. Au contraire : je me sens glisser et revivre : je retourne au châlet, je vais revoir mes proches et me glisser dans un sauna bien mérité !

 

Inutile de vous dire que j'ai été la cible priviliégiée durant toute la soirée des colibets, moquerie et autres attentions toutes particulières au sujet de mon expédition insensée ! Et lenlendemain j'étais fourbue, cassée, pleine de bleus, les épaules et les bras en compote ! Je vous promets que je ne suis pas prête de refaire du hors-piste de si tôt !