RENCONTRE

30/10/2013 21:28

Samedi 19 juin 1982 : Elle a 18 ans et lui 19. Ils viennent de se rencontrer chez une amie à une soirée. Ils sont tombés amoureux pour la première fois, comme une évidence : elle est allée le chercher, le séduire, le ramener vers elle et cela n’a pas été trop difficile. Le courant est tout de suite passé. Et le premier rendez-vous fixé le mercredi 23 juin à 13H00 sous l’arc de triomphe.

 

Extrait du journal intime du 23 juin 1982

J'entreprends de faire le récit de ma première histoire de femme. Non pas que que mon état de jeune fille se soit envolé, mais je préfère l'expression"première histoire de femme" à celle de "première histoire d'amour", le mot amour ne voulant plus rien dire pour moi, puisqu'on l'utilise à toutes les sauces : pour un animal, ses parents, le chocolat ou même un lieu. Or ce que je ressens est tout à fait nouveau pour moi et donc ce mot me parait bien faible pour exprimer mes véritables sentiments, que d'ailleurs ...

... Le premier homme avec qui j'ai eu aujourd'hui même mon premier rendez-vous

... toutefois, je serais assez prudente quant à parler de lui puisque je ne le vois que pour la troisième fois. J'ai rencontré François Samedi 19 juin 1982 chez Chantal qui donnait une fête.

.. un grand timide. Cependant, il en est arrivé à imiter avec un certain brio, François Mitterand, notre bien aimé président de la république Française et à me montrer quelques trucs comme allumer une cigarette à 5 cm de la flamme ou encore séparer le filtre de son enveloppe d'une seule main. Il m'a avoué qu'il ne savait pas danser ... Je lui ai répondu que je demandais à voir ... Il s'est mis à danser volontrairement comme un pied ... je lui ai dit qu'il le faisait exprès et qu'il pourrait certainement s'appliquer. Ce qu'il a d'ailleurs fait et qui s'est avéré un succès puisque je l'ai relancé 3 fois...

... un charmant garçon m'a invité ... J'ai accepté avec joie cette invitation et mon compagnon de danse m'a fait cette réflexion : 'il fait une drôle de tête' (en parlant de François) à qui je fis part de la remarque  !

 Le lendemain, un rendez-vous chez lui au cours duquel il n'a cherché ni à abuser de moi ni à se comprter de manière vulgaire. Peut-être n'est-il pas timide mais sûrement un peu pudique, ce qui n'est pas du tout un défaut, au contraire ...

Ce petit géni, qui est en 1ère année de Math sup ayant à peine 19 ans (né le 19 octobre 1963) voulu me montrer son dernier programme (informatique ! ) : fiasco complet ...

Jeannot ( le nom de l'ordinateur) se comporta parfaitement bien dès que fûs partie.

Nous nous retrouvâmes comme convenu, allâmes voir un film sur les champs Elysées (le bal des vampirs), prîmes un pot à un café et trotâmes gentilment vers la concorde poussant jusqu'au Louvre où nous fîmes une courte visite (et ennuyeuse pour des amoureux).

Chose à noter : nous avons eu la même crainte, celle de ne pas pouvoir nous rejoindre, lui par un rêve et moi pour cause de grêve de RER. "C'est ce que l'on appelle des rêves significatifs, il s le sont tous d'ailleurs" me dit-il.

Deux mois sans lui me parait être une épreuve que je ne pourrais supporter !

 Extrait du journal intime du 29 juin 1982

Hier François est venu à la maison pour rester déjeuner et diner. Tout s'est très bien passé ... En ce qui me concerne je n'ai aucun doute sur le fait que nous sommes très épris l'un de l'autre (et réciproquement ==> humour ! ) ... mais sa distinction et sa réserve l'empêchent certainement d'être dans certaines circonstances très à l'aise.

J'arrète là mon roman car je dois aller chercher les résultats du bac au Lycée le Corbusier à Poissy à 10H30 et je ne suis pas du tout prête.

PS : il a fait très bonne impression sur mes parents !

Extrait du journal intime du 08 juillet 1982

Les résuktats du bac n'étaient pas satisfaisants

François est venu vers 14H30 pour me faire réviser les maths (j'ai eu 15 à l'oral) et est resté pour diner (repati en vélo)

Samedi 01/07 11H30 je suis chez François : il part le lendemain (02/07/1982) matin vers 7H donc se lève à 4H30. Je l'appelle, surprise !

Dimanche soir je ne peux m'endornir, il me manque déjà. Je me soulage en lui écrivant ce que j'ai sur le coeur. Lettre envoyée le lundi 6 juillet.

Ce matin j'ai reçu une lettre de François datant du 06, la première et envoyée le 07/07/82. Nous nous sommes croisés !