Odeurs, arômes, effluves, parfums ... je vous aime

14/04/2015 19:03

Voilà au moins deux ans que je veux écrire une nouvelle sur une de mes marottes : mon amour inconditionnel des parfums.

Mais je n'y arrive pas. Aucun mot ne me semble assez fort, assez sensible, assez émouvant pour transcrire les émotions que me procurent certaines odeurs captées au hasard. Le parfum du Lilas quand on se promène au printemps, celui Jasmin si enivrant, celui de la rose ancienne qui fleurira à la fin du printemps jusqu'au début de l'été. C'est celle que je ne cueille jamais mais chaque fois que je passe devant mes deux rosiers, l'un rose clair et l'autre rouge sang, c'est un vrai bonheur que "d'accrocher" ses senteurs divines. Celle de la glycine qui me rappelle forcément les vacances d'été passées au châlet de ma tante : sa glycine court tout du long de son balcon et lorsque nous mangeions sur cette terrasse ce n'était qu'embaumement. Et puis celle du château de Chassy lorsque qu'en été avec Patience nous dinions le soir tard entourés des guêpes qui s'invitaient à notre festin attirées par la glycine et nos mets, tout comme les seize chats et les cinq chiens : il fallait vraiment se battre pour avaler une bouchée !

Et puis l'odeur fraîchement coupée de l'herbe comme ce soir qui me rappelle mon père passant la tondeuse à Chassy. J'espère que de me remémorrer ces instants lui fait du bien moi qui ne sais pas prier pour son âme.

Certaines effluves, même désagréables, comme la fumée, l'odeur du poisson, l'odeur du café moi qui déteste le café, peuvent également raviver des souvenirs : souvenirs d'amis fumant leur cigarette dans une soirée mémorable, souvenir d'un repas avec un amoureux dans une brasserie de Paris célèbre pour ses plateaux de crustacés, rappel de fin de soirée après un repas copieux, quand je propose aux amateurs un Jamaïcan coffee ...

La pestilentielle effluve de la vase qui me rammène encore aux étangs de Chassy. Et l'odeur des écuries qui ravive toutes mes ballades à cheval avec Patience, Charles, Marie-Amélie, Gwénaelle et tant d'autres ...

La revigorante iode marine incomparable : tout remonte alors en bloc : j'ai treize ans et mon Allemand me ballade tout le long de la côte d'Azur, j'ai 18 ans et je suis au cap d'Agde et je me languis de François qui est si loin, j'ai 23 ans et je suis en Italie au bord de mer au sud de Naples ou à Venise, j'ai 25 ans et je suis en Grêce, j'ai 40 ans et je découvre les plages Landaises pour des années (7 ans de suite) ... Tous ces paysages si différents et pourtant, la même odeur qui les relie. Comme un lien invisible, une petite toile s'est tissée dans mes souvenirs, les reliant à jamais à moins que la mémoire ne s'étiole suite à une maladie cérébrale. Non, pas ça, je ne veux pas que l'on m'enlève mes souvenirs odorants, pas eux !

Le parfum si caractéristique d'un bébé : tout neuf, tout frais sentant à la fois le lait, l'huile d'amande douce, le talc et cette crème si horrible qui puait tant mais qui était si efficace pour soigner les rougeurs des fesses meurtries. J'ai oublié le nom de cette crème mais certainement pas son odeur !

L'odeur du vomit de ma fille Elisa qui a régurgité jusqu'à ses 6 mois suite à un problème assez commun de clapet de l'oesophage pas suffisamment hermétique ! Je me suis changée jusqu'à 6 fois par jour à cause d'elle. Ce que l'on peut les aimer tout de même ces petites choses ...

Et puis il y a tout bêtement les parfums que je choisis pour sentir bon : je suis une vraie addict avec 15 parfums en cours et je brigue depuis plusieurs mois le seizième mais, ce n'est pas le moment. Trop d'autres dépenses plus urgentes se présentent. Alors je patiente en passant régulièrement à la parfumerie pour me faire parfumer, histoire d'être bien sûre que oui, j'en rafolle au point d'investir la somme astronomique de 90 euros les 80 ml !

Il va falloir que je trouve le temps d'écrire cette nouvelle : j'ai pris tant de plaisir à retrouver les mots, à construire des phrases, à enchaîner les idées. Là c'est vraiment pèle-mèle : aucune construction, juste des idées qui fusent au fil de l'eau. Mais le thème mérite de le travailler, de faire des recherches, d'y passer du temps, cet été peut-être ...