La ronron thérapie

12/12/2013 03:40

LA RONRON THERAPIE

Tout le monde sait depuis la nuit des temps que les animaux domestiques n'ont pas été, ne sont pas et ne seront jamais QUE des êtres utiles. La preuve : J'ai 3 animaux, 2 chattes et un chien et ils ne me rendent aucun service utile : je n'ai pas de souris ou de mulots à chasser de ma maison, je n'ai aucun cambrioleur qui essaye de s'introduire chez moi, du moins pour le moment. Afin de chasser le mauvais œil, pour autant, ne comptez pas sur moi pour vous transmettre mon adresse ! Mon "Rottweiller'" à 4 pattes pèse au bas mot 4 kilos tout mouillé et ce ne sont pas ses petits jappements qui repousseraient l'attaque d'un margoulin. Malgré tout, il y croit à chaque fois et s'applique à faire son devoir : chasser tout intrus qui a l'audace de passer à moins de 10 mètres de la maison : ça grogne, ça pigne, ça jappe à tout va jusqu'à ce que l'audacieux ou l'impertinente rebrousse chemin et disparaisse de sa vue.

Pourquoi donc avoir ressenti le besoin, dans ses conditions, de s'aventurer avec d'abord une chatte, puis deux et enfin il y a 2 ans cet ersatz de chien ? Car a y bien réfléchir ces animaux ne m'apportent que des soucis : les emmener chez le véto, les faire caster pour éviter d'être envahi, les faire garder durant nos congés car les chats détestent voyager, les nourrir, leur couper les griffes, les brosser, les laver, s'inquiéter de leur sort quand ils sont malades, se ruiner en frais de véto parce qu'ils sont TOUJOURS malades durant le WE et que ça coûte une bombe d'aller aux urgences vétérinaires le samedi en région Parisienne. Pour qu'elle raison suis-je passée de un à deux puis trois animaux dans ses conditions ? Avec le recul, je trouve cela insensé, c'est du domaine de l'impensable, de l'irraisonné, de l'impalpable. Mais vous commencez à me connaître : rien de m'arrête, j'irai au bout du raisonnement quand bien même devrais-je y laisser mes illusions. Il me faut donc comprendre, mettre des mots, des idées, des sentiments sur ce phénomène inexplicable à première vue.

 

Flashback : nous sommes en  septembre 2008. Ma fille cadette va bientôt avoir 8 ans et a une amie de son âge qu'elle connaît depuis la maternelle et qui habite à deux pâtés de maisons de chez nous. Je n'entends parler que de Jade, de sa merveilleuse maison où il y deux chattes, un lapin, des hamsters, souris, poissons qui se succèdent au rythme des décès, au demeurant suffisamment fréquents pour renouveler avec brio tous ces petites bêtes : tantôt c'est le hamster qui s'est échappé pour la plus grande joie des félins, tantôt c'est le poisson qui est mort faute d'avoir changé l'eau ou d'avoir pensé à le nourrir, parfois c'est le lapin qui s'est échappé et est retrouvé ou pas ... Bref tout va très bien dans le meilleur des mondes chez Jade. Et puis les grossesses de leur chatte "Câline"  se succèdent allègrement au rythme joyeux de 2 ou 3 portées annuelles ! Ils arrivent toujours à "se débarasser" des châtons, trouvant des maîtres dans le quartier, par connaissance ou sur internet. Parfois, les parents de Jade, un peu inquiets de voir que le dernier chaton de la portée n'a toujours pas trouvé acquéreur à 3 mois et, que les vacances approchant, il faudrait bien trouver une bonne âme pour le recueillir vite vite, il a alors l'idée de géni (si si j'avoue je suis admirative ! ) d'aller chercher Jade à la sortie de l'école primaire qui se trouve d'ailleurs être à côté également de l'école maternelle, avec le chaton dans ses bras ! Oh le fourbe ! Mais c'est du grand art : tout le monde s'extasie devant le petite peluche vivante, absolument craquante et Jade devient alors la star de l'école : "Quelle chance tu as !", "oh qu'il est mignon !", "Il a quel âge?" .... et patati et patata .... Combien de fois ne nous a-t-il pas  fait ce coup là, et de voir les yeux implorants de mes filles, leur besoin d'avoir un animal, et lui d'insister à chaque fois lourdement: "Alors quand est-ce que tu m'en prends un ? ". A chaque fois j'ai résisté avec difficulté, étant moi-même très attirée par les animaux, mais non, définitivement je refuse de céder à cette coercition organisée, c'est une question de principe !

Mais l'idée a du faire son chemin, doucement mais sûrement. Et en ce joli mois de septembre, ma fille cadette m'entraîne chez Jade un samedi après-midi pour voir les deux petits chatons nés le 8 août dernier : Ils ont tout juste un mois et sont superbes. Surtout la petite chatte tricolore : c'est un miracle de la nature. Ce vulgaire chat de gouttière est une perfection visuelle : d'abord des yeux bordés de noir, comme maquillés. Et puis une douce fourrure tricolore ou se marient les beiges mordorés, le gris chiné et le blanc. Une grosse raie blanche sur le dos, le ventre tout blanc, le bout de pattes blanc : tout, absolument tout est parfait visuellement chez cette chatte. Je suis conquise, sous le charme et j'attire à mon tour mon époux chez Jade : il me faut Nala et lui ne résistera pas longtemps. Nous réservons donc Nala qui est trop jeune pour venir avec nous : sevrage dans 15 jours ! Que le temps nous a lors semblé long sans elle. Mes filles allaient régulièrement la voir en attendant ce jour béni ou nous aurions enfin notre animal.  Quand le jour J est enfin arrivé fin septembre, nous étions chaque jour émerveillés de voir cette petite boule de poils prendre allègrement sa place dans la maison et nous envoyer dans la figure que sans elle, plus rien ne sera pareil : comment avions-nous pu nous passer de ces jeux, de ces câlins, de ces ronrons, de ces petits miaulements, de ces frôlements le long des jambes quand je cuisine ? Nous n'habitons plus chez nous : nous sommes chez Nala ! Elle nous a imposé son rythme, ses habitudes, ses envies : « Si je veux je couche sur ton lit . Mais la plupart du temps je ne veux pas, je prèfère le rocking-chair dans la chambre sur laquelle mon mari dépose sa robe de chambre, ou un coin du salon : le canapé par exemple ou l'amas de vêtements empilés par les filles sur un des fauteuils. Parfois, je me laisse enfermée dans une des armoires et vous devez jouer à cache cache pour me retrouver ». Elle aime bien le faire spécialement lorsque j'ai rendez-vous chez le véto : allez savoir pourquoi, je ne lui ai jamais dit moi "tu sais Nala on va aller voir le méchant monsieur qui fait la piqûre annuelle et qui t'a opéré pour te stériliser". Et pourtant elle le sait et presque à chaque fois elle se cache ou essaye de sortir de la maison. Mais à rusée, rusée et demi : maintenant je feinte ! Je lui annonce la visite chez le véto une semaine à l'avance et nous n'y allons pas ! Mais non, je vous fais marcher ! Par contre, je fais en sorte de ne pas préparer les caisses de transport à l'avance et ça c'est décisif ! Hier typiquement, j'avais RDV à 15 H chez le véto pour mes 3 monstres et je n'ai rien fait avant 14H30 à part prévenir les filles qu'il ne fallait pas qu'elles sortent. Elles dormaient tranquillement dans la SDB où j'ai installé l'une des caisses de transport pour Gribouille (s'est sensé être son lit, mais nous reviendrons sur le concept plus tard ! ) et un coussin moelleux juste à côté pour que les chates puissent s'y installer. Elles ont rapidement adopté le concept, d'autant plus facilement que le fameux coussin est situé en bas de la rampe de chauffage qui sert également de chauffe serviette ! Les chats étant de grands amateurs de chauffage en tout genre : radiateur, soleil et feu de cheminée ils sont ravis de ce nouveau confort en tout point rassurant et douillet. Et du coup de dormir sereinement sans se douter le moins du monde de  la séance de torture qui les attend ! Et là il me faut faire une digression sur MON vétérinaire que j'adore ! Bon, j'aime moins les notes faramineuses que je dois régler, mais dans l'ensemble je l'adore tout de même.

 

Situons le personnage : Un petit bonhomme rondouillard, avec une barbe de père Noël grisonnante. Monsieur boite : il a un pied-bot. Il est toujours souriant, affable et bon-enfant : ça c'est déjà ENORME ! Et puis à force de le côtoyer, j'ai fini par savoir quelques petites choses sur sa personne : il ADORE les chats et méprise les chiens qui sont pour lui inutiles et totalement dépendants donc chiants ! Ca c'est fait ! Et puis il a un côté Cash (moi je préfère dire CLASH mais il parait que cela ne se dit pas! Ca fera sûrement l'objet d'une discussion philosophique un jour). Une fois que nous discutions des animaux nuisibles, je lui citait ces fameuses tortues de Floride qui ont été à la mode dans les années 80/90. A 15 ans j'avais failli céder à cette mode : pour 5 francs de l'époque soit 50 cents d'Euros réévalué à la louche à 2 euros d'aujourd'hui en tenant compte de l'inflation, on pouvait se procurer une mini tortue toute jolie et pas plus grosse qu'une pièce de 5 francs justement ! Sauf que ces sales bestioles grandissent, sont carnivores et n'ont rien à faire sous nos latitudes ! Et pourtant, grands nombres de propriétaires, lassés par ces bestioles sans intérêts n'ont rien trouvé de mieux que de les lâcher dans la nature : dans nos étangs, nos rivières, nos lacs. Tout est infesté par ces sales carnivores qui dévorent tout, se reproduisent au rythme des souris et bouffent tous nos gentils poissons. Et voilà-t-il pas que mon super Véto embraye et me raconte comment il a sauvé l'étang de son père d'une invasion de tortues de Floride : "J'ai dit à mon père : Bouge pas j'arrive !". Et j'ai pris ma carabine et les ai toutes dégommées ! Alors là chapeau bas : je n'ai pas pu m'empêcher de lui dire : "Mais vous êtes véto ! Vous ne pouvez pas faire ça !". Et de rétorquer :"Hey c'est pas parce qu'on est envahi de CONS qui ne comprennent rien à l'équilibre de la nature qu'il faut se laisser faire. Moi j'ai sauvé l'étang de mon père et tous les poissons qui se faisaient bouffer par ces crétines qui n'ont rien à faire chez nous !". Moi perso j'adore mais je ne vous oblige pas  à adhérer ! D'ailleurs MON véto, je le garde jalousement pour moi ! Manquerait plus qu'il devienne célèbre et augmente ses tarifs déjà prohibitifs !

Allez je vous donne encore un exemple de sa capacité à me faire craquer : Nala est tombée gravement malade un samedi après-midi, ne tenant plus sur ses pattes : mon véto était fermé. Donc on l'a emmenée aux urgences vétérinaires : après foultitude de radios, analyse de sang et autres joyeusetés, le véto de garde lui file un antibio et annonce à mon époux : "les 48H prochaines seront décisives, C'est 300 euros et je vous fais un prix !". J'y étais pas, il valait mieux je pense ! Dès le lundi matin, j'appelle mon véto pour lui amener Nala pour un contrôle : Il était au courant car avait reçu le bilan des résultats d'analyses et de me dire : "Bon ben il s'est bien foutu de votre gueule celui-là ! Elle s'est juste empoisonnée, elle a du bouffer un truc qui fallait pas !". J'étais tellement soulagée que Nala aille mieux que je lui ai  répondu "De toutes façons il lui a sauvé la vie, c'est tout ce qui compte". Et au moment de régler la visite : "Non laissez, je pense qu'on vous a suffisamment arnaquée le WE dernier !". Waouh, ça c'est vraiment mais VRAIMENT élégant !

Du coup, je suis toujours en attente de nos RDV annuels. J'aime le voir tripoter mes chattes, se foutre de la gueule de mon chien qui est terrorisé alors que tout se passe merveilleusement bien. La piqûre est indolore, le véto est gentil mais rien n'y fait, ce chien est bloqué par la peur. "Pourquoi ? " lui demande-je ? Il hausse les épaules, me regarde avec un sourire en coin et m'annonce : "Je ne sais pas mais tous les chiens réagissent comme ça ! Les chats finissent par se calmer avec les caresses mais les chiens rien à faire ! Sont cons !". Voilà c'est dit ! Mais je l'ai étonné sur ce coup car je lui ai répondu : "Ok sont cons, si vous voulez mais c'est un vrai bonheur que de le sortir et d'avoir un lien social avec les gens que je croise. Avant Gribouille, je connaissais à peine mes voisins. Maintenant à chaque fois que je le promène, je rencontre soit des habitués et on échange quelques mots, soit des nouveaux qui le trouvent mignon et papotent 5 minutes avec moi". Alors moi perso, j'adore ce chien même con". Et ça je vous le dis à vous mais mon chien n'est pas toujours CON : il est même très intelligent et comprend plein de choses. Sauf qu'il faut qu'il dorme TOUTE LA NUIT dans son lit !

 Flashback N°2 : Un an après Nala, naissance de Bagheera le 10 août 2009 : Même mère, quant au père ... bref elles sont au moins demi-soeur. Je trouve que Nala est triste et à l'air de s'ennuyer alors j'envisage de prendre un compagnon. Toute la journée, pendant que nous sommes au travail et les filles à l'école elle est enfermée à la maison et ne sort que le matin et le soir. Je vais donc voir cette nouvelle portée en septembre et je tombe sur mon bout de réglisse, mon bois d'ébène (je voulais d'ailleurs l'appeler EBENE car c'est l'année des E mais personne à la maison n'a aimé ce surnom, finalement à l'unanimité se sera Bagheera) : Ma petite panthère me subjugue et cette fois-ci à 5 semaines elle entre dans notre foyer. Les premiers temps, Nala lui crache dessus mais très vite, elle se prend pour sa mère, la câline, la lèche, dort avec elle, joue aussi un peu. C'est un vrai bonheur de voir leur complicité grandir, de les voir se lécher mutuellement, se frotter l'une à elle, s'entrelacer lors des siestes. La maison a gagné en sérénité. Autant le ronron de Nala est discret, il faut poser son oreille sur elle pour l'entendre, autant celui de Bagheera est énorme et peut vous réveiller en pleine nuit quand c'est son heure de câlin ! J'aime ces moments en demi-sommeil en pleine nuit durant lesquels elle vient réclamer mon affection. Je la caresse un peu machinalement et j'entends et sens sous mes doigts les vibrations de son ronronnement : C'est apaisant, ça me replonge dans le sommeil doucement. Il n'y a que Bagheera qui vient vers moi. Nala a pris ses distances avec moi. Elle ne pardonne pas ma dernière bêtise : Gribouille !

Flachback N°3 : Eté 2011 : Nous avons envie d'un chien mais mon mari essaye de me freiner : 'Tu as déjà assez à faire comme ça ! Pas besoin d'avoir un chien qu'il va falloir sortir, laver, nourrir, qui va perdre ses poils et te donner encore plus de travail à la maison. Et puis ça risque de mal se passer avec les chattes et si elles s'en allaient ?". Et moi de rétorquer : 'Il faut un petit chien qui soit pas plus gros que les chattes. Si on l'a petit, elles le domineront et c'est le chien qui va s'adapter aux chattes et pas l'inverse. Et puis il faut le faire pendant qu'elles sont jeunes parce qu'après on ne fera pas pour ne pas les perturber".

 

Fashback N°4 : Mercredi 14 Décembre 2011 vers 16H00 je vais chercher le pain à la boulangerie à côté de la maison. A deux pas, il y a une boutique de toilettage tenue par un éleveur qui vend des chiots. Certains sont en vitrine : il y a deux petits bouts qui ne ressemblent à rien de connu. Qu'est-ce que c'est que cette race ? J'entre, je demande. Elle me répond que c'est une erreur, que le père est un Yorkshire qui est trop rapide et a engrossé une femelle chihuahua à poils court avant qu'elle ne s'aperçoive qu'elle était en chaleur. Résultat : une portée de 2 mâles croisés. je ne détache plus mes yeux du plus petit. Elle me demande si je veux le prendre. Erreur FATALE : "Oui, mais c'est pas raisonnable". Certes ! C'est mort ! Il tremble de tous ces membres dans les bras, prenant à peine la place d'un demi avant-bras. Il est trop chou, trop gentil, trop chaud ! Mon cerveau ne fait qu'un tour ! La taille : Petite forcément. Le poids adulte : Pas plus de 5 kilos ! Le poids de Nala. Le caractère : Il à l'air si penaud, si tremblant, impossible d'imaginer qu'il pourrait s'en prendre aux chattes. Je discute avec l'éleveuse : il a déjà l'habitude des chats ça ne posera pas de problème. Mais elle me prévient : "Si vous le prenez vous ne pourrez pas revenir en arrière ! Vous ne préférez pas réfléchir ?" Mais je ne fais que ça réfléchir ! Je me dis que c'est bientôt Noël et que tout le monde va craquer sur ce petit bout et qu'il sera trop tard ! Et qu'après je n'arrêterai pas d'y penser et que je ne suis pas prête de retrouver une telle erreur de la nature. "Combien ?" lui demande-je. "450 euros et vous pouvez payer en 3 fois". "OK vous ajoutez une laisse et des croquettes, on y va !". "Vous êtes sûre ?" "Oui , c'est MON CHIEN".

J'arrive à la maison avec le pain et accessoirement le chiot dans mes bras. Je sonne. Mon ainée m'ouvre la porte : "Mais qu'est-ce que c'est que ce chien ?"

Je réponds : "Il est à nous".

"Quoi mais non c'est pas possible"

"Si, je suis allée chercher le pain, je l'ai vu et j'ai craqué"

Elle appelle sa sœur (11 ans à l'époque) pour qu'elle voit le chien : "C'est quoi ça ? Non mais ca va pas d'acheter un chien toute seule ! C'est vraiment n'importe quoi ! Je l'aime pas !"

Le monde s'écroule ! Je bafouille : "Moi je pensais que c'était un beau cadeau de Noël, mais si tu l'aimes pas, pas de problème, c'est mon chien. J'assume ma bêtise, de toutes façons il n'y a pas le choix, je ne peux pas revenir en arrière".

Je demande à mon ainée d'emmener le chien en haut dans sa chambre afin que mon époux ne le voie pas quand il rentrera. Pas avant queje  lui ai annoncé la nouvelle. Je tremble de peur : il va me passer un de ces savons ! Comment lui faire comprendre ? Avec quels arguments ? Je ne suis plus sûre de mon choix : Et si cela se passait mal avec les chattes ? Et s'il était insupportable, aboyant sans cesse ? Et si je n'arrivais pas à le contrôler, à le dresser ? Et s'il était débile ? Ca existe les animaux débiles de même que les animaux particulièrement brillants. C'est comme les humains : Y'a les cortiqués et puis y'a les autres. On y peut rien. Sur qui suis-je tombée ? Que deviendra cette boule de poils en grandissant ?

Mon mari rentre du boulot. Je lui annonce : "Je crois que j'ai fait une connerie mais je ne peux pas revenir en arrière"

Réponse typiquement masculine: "T'as eu un accident avec la voiture !" : C'est pas une question, c'est une affirmation, je vous jure les mecs ... passons c'est un autre débat !

"Non la voiture va bien" (soupir de soulagement ! ). "C'est pas ça, c'est que j'ai acheté un chien"

"Quoi ! mais ça va pas la tête, on en a déjà discuté et on a était d'accord : C'est pas raisonnable ! Et on est très bien avec nos deux chattes ! Tu fais chier ! T'as qu'à le rendre !"

"C'est impossible, je ne PEUX PAS LE RENDRE ! Moi je pensais bien faire. Je pensais qu'il fallait un petit chien rapidement avant que les chattes ne soient trop vieilles pour supporter les bêtises d'un chiot. Mais puisque personne ne l'aime ce chien, c'est moi toute seule qui vais l'assumer. C'est MON CHIEN. Je l'ai choisi, je l'ai payé avec mon fric ! Je le sortirai, je le nourrirai. Il ne sera dépendant que de moi. C'est tout !". Je suis bouleversée, je ne suis sûre de rien mais mon ainée demande à son père s'il veut le voir et elle l'emmène dans sa chambre pendant que je pleure de déception, de rage et d'inquiétude. Ils redescendent avec ma boule de poils et Anaïs me chuchote à l'oreille : "Dès que j'ai ouvert la porte, Papa à souri et l'a trouvé trop mignon". Mon Mari s'approche de moi, contrit, penaud et me dit : "Désolé, il est très mignon et je suis sûr que ça va bien se passer. Tu as bien fait".

Le chien a été nommé Gribouille à l'unanimité. Et c'est MON CHIEN. Je l'ai choisi certes, mais lui aussi. Quand je m'absente, il m'attend MOI. Quand je fais un pas dehors, il veut me suivre. Quand je le dispute, il est VRAIMENT malheureux. J'ai réussi à le dresser : il connait : Stop, assis, aller, Attends, Bouge pas. Il connait les mots Gâteau, promenade, Nala, Bagheera. Il est devenu très copain avec Bagheera. Parfois ils se promènent ensemble dans le parc en face de chez moi : ils se sautent dessus, se courent après, jouent à cache/cache ! Il faut le voir pour le croire. Nala, elle, a choisi de le tenir en respect : il ne s'y frotte pas trop. Mais parfois j'entends Gribouille qui la course. Et parfois c'est Nala qui vient dormir contre Gribouille et là il pipe pas le gars !

Le véto m'a expliqué comment faire pour faire dormir Gribouille ailleurs que dans notre chambre : le premier mois, il dormait dans notre chambre dans la caisse de transport des chattes avec un doudou qui avait mon odeur. La caisse je l'ai déplacée tous les jours : tantôt de mon côté, tantôt à côté de mon mari, tantôt au pied du lit. Au bout d'un mois de ce manège, j'ai déplacé la caisse dans la SDB où je voulais qu'il dorme. Depuis, on peut emmener partout sa caisse . il y dort : c'est sa chambre. Sauf que dans la nuit, mon coquin vient toujours se glisser sur notre lit et là je ne sais pas quoi faire !

Mon Gribouille est devenu un Chien intelligent, très gentil, et tous mes amis m'en font compliment. Je suis fière de ce qu'il est devenu : Mon CHIEN !