La pause

28/08/2014 06:51

Voilà près de 2 mois que j'ai tout délaissé. Deux mois un peu difficiles : Paris au mois d'Août est vide. Tous mes amis en vacances, mes enfants partis avec leur père 3 semaines puis ensuite 2 semaines en colo. La solitude m'a envahie et, ajouté à cela, un temps pourri m'empêchant de réaliser les travaux de peinture extérieur.

Mes enfants m'ont terriblement manqué, mes amis aussi. Heureusement, Patience, toujours fidèle, était là. Et puis je me suis offert une escapade dans Paris : visite guidée en vélo en plein mois d'Août ! Paris insolite : départ du 11ème, en passant par la place des vosges puis direction le 13 ème pour accèder à des endroits fermés au public : un ensemble d'ateliers d'artistes autour d'une cour avec jardin, classé, géré par la mairie de Paris après avoir été sauvé par les habitants du quartier des griffes d'un promoteur immobilier qui voulait tout raser pour y construire un immeuble. J'ai repensé alors à un ami, qui, tout fier de lui, pensait posséder un sesam ouvrant toutes les portes cochères de Paris. Hélas pour lui, face à mon scepticisme et ma mise à l'épreuve, il a bien fallu constater que son passe était trop vieux : depuis, les digicodes, clés électroniques et autres joujoux plus modernes ont remplacé ces fameuses clés. Dommage, il y a tant de jolies choses à voir derrières les portes cochères de Paris. Tant de mystères à découvrir, le temps hors du temps, coupé du monde : on accède à une part de rêve, l'impossible au bout des doigts, la curiosité en éveil, l'imagination en route par les sens exacerbés : qui habite derrière cette porte, à qui appartient ce chat lové au bord d'une fenêtre, quels trésors artistiques se cachent dans chaque atelier, qu'elles souffrances ont été endurées ? Les murs restent muets, mais l'âme de ces lieux est imprégnée d'une odeur étrange : l'odeur du vieux mélangée à l'humidité de la végétation. C'est suffisant pour raviver toute trace de mélancolie en chacun de nous.

Et puis un petit tour au milieu d'un quartier de Maisons individuelles dans des rues portant toutes un nom de fleur avant de rejoindre la butte aux cailles pour une pause de 20 mn à siroter un verre en terrasse d'un café. Tant de souvenirs remontent alors.

Paris au mois d'août : je vous l'ai dit c'est tout vide à l'exception des points stratégiques : les lieux touristiques. Mais si on les évite, on déambule alors avec une facilité inouie en vélo. Ce qui habituellement relève de l'impossible à cause de la circulation, est alors un vrai plaisir : on avance en toute tranquilité entre les rares véhicules, on traverse les artères désertées, on se glisse dans des rues adjacentes ou l'on ne croise personne.

Je vous recommande donc chaleureusement ce type de visite.