Harem

30/10/2013 20:43

HAREM

 

A-t-il jamais existé des harems composés d’hommes à la disposition des femmes ? La mythologie nous parle d’Ulysse au pays d’Ogygie séduit durant 7 ans par la nymphe Calypso mais point de Harem masculin à ma connaissance dans ce paradis. Reste le mythe des Amazones qui se coupaient le sein droit pour mieux tirer à l’arc ! Elles tuaient leurs enfants mâles ou les rendaient aveugles ou boiteux, pour ensuite les utiliser comme serviteurs. Pour assurer la perpétuation de leur civilisation, elles s'unissaient une fois par an avec les hommes des peuplades voisines dont elles choisissaient les plus beaux. Donc pas de harem masculin à l’horizon.

Il existe également une peuplade non-chinoise matriarcale située en chine, les Muoso. Ils sont considérés par les anthropologues chinois comme une société matriarcale, parce qu'ils vivent toujours selon les modèles de matrilinéarité et du matrilocalité.
 Les femmes travaillent, les hommes ne font rien et attendent le soir que les femmes daignent leur donner accès à leur lit. Ce sont elles qui possèdent les maisons, donc pas de salut pour ces hommes : s’ils veulent être nourris, logés, ils doivent chercher tous les soirs une bonne âme qui acceptera de les héberger pour une nuit seulement. Ainsi, chaque soirée les frères partent de la maison clan (la maison de leur mère) et les amoureux entrent, et chaque matin les amoureux partent et les frères reviennent. C'est le mariage matriarcal de visite classique, qui existe toujours parmi les Mosuo. Un homme Mosuo a ses droits et devoirs dans la maison de sa mère, pas dans la maison de son amour, où il est seulement un invité.

Mais au 21ème siècle, dans notre réalité,  n’y aurait-il pas la place pour un lieu de rencontre phantasmagorique sous d’autre forme qu’un harem, plus subtil, plus fantasmé, fruit de l’imagination de quelques naïades dévouées à leur cause : affoler le mâle gorgé de testotesrone pour tester leur pouvoir de séduction, les mettre à genoux et partir la tête haute, leur tournant le dos, les jambes fuselées, le derrière rebondi moulé dans un maillot humide épousant les formes généreuses d’une silhouette irréprochable tant que faire ce peut ?  Où trouver un tel lieu dans ce monde moderne,  réunion de pléthore de garçons plus ou moins musclés dans une petite tenue minimaliste et moulante, de tous âges, de toutes conditions sociales, le tout dans un cercle ouvert à la gente féminine ? Mesdames, il ne tient plus qu’à vous de vous rendre dans ces établissements, non pas avec lassitude ou obligation mais plutôt avec un état d’esprit tendu vers la recherche du plaisir de séduction. C’est cela qui changera tout ! Et voici comment s’y rendre mais d’abord cela nécessite quelques préparatifs :

  • - Le choix de la tenue idéale : pratique, confortable mais seyant, le maillot de bain se doit d’être une pièce ! Il doit mettre en valeur le fuselage de vos jambes qui se veulent musclées ! Si ce n’est pas le cas, je préconise une dizaine d’années de gymnastique, footing, step, natation à raison de 3 séances de 2 heures par semaines. Et oui, je sais c’est dur mais qu’est-ce que vous croyez ? Qu’un tel temple du plaisir est accessible à n’importe qui ? Que nenni, alors au boulot !

   Dix ans après …

   Vous revoilà enfin fin prête à vous glisser dans votre maillot affriolant mais nonobstant pratique : il ne s’agit pas que le haut déborde en plongeant !

  • - Vous munir du matériel absolument indispensable à la réalisation de votre quête, qui rappelons-la, a pour objectif de  compter les points marqués par votre pouvoir de séduction (nous reviendrons ultérieurement sur la méthodologie du comptage des points) : palmes, planche, plaquettes, pull buoy (impossible de trouver un mot en Français), lunettes
  • Baladeur amphibie : je déconseille fortement l’usage de ce type de gadget qui va, à mon sens, à l’inverse de la démarche initiale : à quoi bon se couper du monde si l’on recherche le contact ? Certes me rétorquerez-vous, mais se coltiner des longueurs durant 1H c’est toujours plus agréable en musique. A vous de voir …
  • Ne pas oublier la serviette de bain, les produits de toilette : gel douche, shampoing, après-shampoing (ne pas oublier qu’à la sortie vous pouvez croiser un de ces Apollons et qu’il serait dommage d’avoir l’air hirsute ! ), peigne ou brosse à cheveux, crème pour le visage et pour le corps (la javel ça pique et ça dessèche la peau)
  • Se munir d’une bouteille d’eau pour éviter les crampes

  - Ensuite il vous faut faire le bon choix :

  • Le choix de LA piscine : fréquentée mais pas trop car trop de concurrence féminine risque de nuire à votre projet, la reine c’est vous !  Si possible choisir une piscine proposant une nocturne afin d’y retrouver tous les travailleurs en manque d’entraînement. Choisir de préférence également (mais c’est vraiment la cerise sur le gâteau) un complexe sportif : vous aurez alors la possibilité de  varier les plaisirs en vous octroyant une séance de musculation de temps en temps, un sauna ou un hammam. Et surtout EVITER les établissements exigeant le port du bonnet qui ridiculiserait même Adriana Karembeu dans ses meilleurs jours, alors imaginez sur vous !

Vous voilà donc enfin en terrain conquis : sûre de vos atouts,  de vos capacités sportives, de votre sex-appeal vous entrez dans l’arène en conquérante scrutant (surtout sans y avoir l’air ! ) les nageurs déjà dans l’eau. Et là il vous faut réaliser une sélection rapide en un clin d’œil : on oublie les jeunes boutonneux, les ventrus, les chauves sauf si vous kiffez, on élimine également les vieux, les imberbes, les trop poilus (ça ça dépend mais nous y reviendrons … si si ça se discute, vous verrez que certains avantages permettent de faire fi de certains défauts).  Une fois les candidats présélectionnés, il vous faut choisir votre ligne de nage en fonction de ceux qui vous semblent les plus prometteurs. Mais attention, qu’est-ce qu’un candidat prometteur : un musclé, beau, jeune, intelligent et riche ? Oui mais, comment savoir qu’il est intelligent ? Impossible me direz-vous! Et bien non, il faut juste le tester ! Et là c’est à vous de jouer, de vous montrer à la fois diabolique, clairvoyante, joueuse et surtout rusée ! Et là accrochez-vous parce que les 10 années de souffrance pour ce corps de rêve c’est du pipi de chat à côté de cette stratégie de harponnage que je vous propose. Alors maintenant que vous êtes prévenue, voici comment attirer vos premiers « candidats au harem » dans vos filets.

Première technique : L’entrée dans l’eau

Se couler doucement dans l’eau après avoir déposer toutes vos petites affaires au bord de la piscine devant la ligne de nage choisie, chausser ses lunettes et glisser doucement mais fermement sous l’eau le corps en gainage : c’est primordial le gainage et pour celles qui se sont crues malignes de sauter les 10 années de gym, retour à la case départ pour faire du gainage, cours d’abdo-fessiers ou gym d’entretien ! Le gainage c’est l’assurance d’avoir l’air d’une sirène, de se faire remarquer. Là où toutes les autres ont l’air d’un lamantin vaguement capable de se mouvoir, vous, vous avez de l’allure !  Croyez-moi, pensez GAINAGE !

Deuxième technique : IMPRESSIONNER !!!

Il vous faut ABSOLUMENT maîtriser ces différentes techniques : l’ondulation de la sirène en sous l’eau, l’apnée (au moins sur 15 m), nager avec les palmes, crawler avec les plaquettes, nager en dos-crawlé parfaitement. Le dos crawlé est pour les femmes ce que le papillon est pour les hommes : la référence, le truc à maîtriser totalement, tout en grâce, en extension, en gainage (vous voyez on y revient toujours ! ). Là je me dois de faire une parenthèse : le papillon, cette discipline reine de la natation, l’exigence dans l’exigence, la merveille des merveilles de toutes les nages du monde. Elle détrône le saut du Dauphin, la course de l’espadon, la danse de la raie Manta. Bref, je suis fan absolue de cette discipline et ceux qui s’y frottent le savent bien : ils sont si rares à se lancer dans la démonstration de puissance. Il m’arrive de stopper une longueur parce que je reconnais à coup sûr le bruit caractéristique de l’eau frappée, battue avec férocité, qui me transperce ; je dois voir, admirative, ce qui est en train de se jouer : une bataille impossible entre l’homme et l’eau. Je me dois de vérifier que la reine des nages n’est pas bâclée, à demi-réalisée, à peine un 25 m ou un 50m inachevé. Mais quand la discipline est maîtrisée, quand le buste se tend brusquement à l’extérieur de l’eau, quand le bassin ondule en frappant l’eau, quand les pieds claquent et poussent encore plus loin ce corps tendu à l’extrême, quand l’exécution se rapproche de la perfection, le  plaisir de la contemplation d’un tel spectacle me bouleverse et je suis à 2 doigts d’applaudir ! Fin de parenthèse. Revenons à vous : vous vous devez, vous, pauvre sexe faible, afin de donner le change face à cette débauche de muscles, d’efforts physiques, d’être la grâce incarnée dans le dos-crawlé et la brasse coulée : fi de la brasse la tête hors de l’eau ! Vous êtes Laure Manaudou pas une chichi panpan de basse extraction.  Vous vous devez d’exécuter dans les règles de l’art ces 2 disciplines. Et si vous êtes puriste, si vous voulez vraiment épater la galerie, ajouter à votre panoplie de Naïade séductrice une grande vitesse d’exécution du crawl.  Et là vous avez tous les atouts dans votre jeu pour gagner la partie.

Troisième technique : NARGUER !

Il faut faire la course. Pour vous motiver j’ai une technique imparable : lancez -vous un défi  du type je dois battre à la course untel. Et voilà la méthodologie du comptage des points : Si je gagne j’ai 100 $ en poche.  Autres défis que vous pouvez vous lancer : 100 $ qu’il va dans ma ligne de nage, 100 $ qu’il va faire du papillon, 100 $ qu’il va s’arrêter pour me regarder, 100 $ qu’il me mate quand je sors, 100 $ qu’il me double la prochaine fois parce que je viens de le griller, 100 $ que je le grille !  Pensez-y durant votre course car vous avez un avantage sur lui : vous savez que vous faites la course alors que lui l’ignore. Le départ est capital car dès que vous le doublerez, il sera piqué au vif et commencera à accélérer. A vous de tenir jusqu’au bout. 100 $ n’oubliez jamais cela ! Et la joie de vous rendre compte que non seulement votre adversaire  est dépité mais qu’à chaque fois cela fonctionne : ils ne savent pas qu’ils sont en course mais ils jouent tous le jeu ! Et soyez sûre que si vous ne vous arrêtez pas après ce sprint, pendant que vous récupérez par une brasse ou un dos crawlé tranquille, il vous doublera furieux d’avoir été ridiculisé ! Je vous le garanti et je suis prête à parier 100 $ dessus ! Et je vous affirme qu’intérieurement c’est vous qui menez le jeu ! Quelle jubilation !

Quatrième technique : La flatterie !

Soyez toujours polie, souriante et prête à vous excuser si par inadvertance vous gênez ou vous bousculez  l’un d’eux. Sachez faire un sourire aux habitués puis passez au ‘bonjour’ gracieux pour les saluer. Ils se sentiront flattés d’être reconnus, d’être l’objet de votre attention et ils vous le rendront bien.

Cinquième technique : Finir en beauté

Toujours finir par le plus dur. Pour prouver qu’on en a encore sous le coude même au bout d’une heure. Allez 500 m de crawl avec les plaquettes (à mettre aux mains, bande de sottes ! ). 500m / 25 m = combien de longueurs hein ? Ha mais vraiment il faut vous mâcher tout le travail ?  20 longueurs soit 10 AR. Ca se fait en 10 mn mais c’est épuisant. Il m’arrive de boire la tasse ou d’avoir une crampe en presque fin de parcours mais il faut tenir sauf si la noyade vous guette ! Y’a des limites tout de même.

Sixième technique : De la Grâce

Dans tout ce que vous faites, mettez-y de la grâce, quand vous sortez de l’eau, quand vous plongez, quand vous chaussez vos palmes : tout doit être beau, élégant. Vous devez respirer la sérénité même si vous êtes exsangue ! Ne montrez jamais que vous êtes fatiguée. Arrêtez-vous uniquement pour boire (tous les quarts d’heure), pour aller aux toilettes ou pour passer une crampe. A ce propos, il existe une méthode infaillible pour passer une crampe aux pieds : sortir de l’eau, se maintenir à un objet (une poubelle, un support quelconque) se trouvant le long d’un mur et casser le pied en bas du mur en faisant un angle droit avec les orteils et appuyer sur la jambe. Maintenir l’extension durant 30 secondes environ, la crampe devrait passer. Il m’est arrivé une fois d’avoir une crampe au cou : c’est une douleur affreuse. Insupportable car il n’y a rien à faire. Si vous avez un truc pour décontracter une telle crampe, faites-en part aux autres car c’est abominable.

Septième technique : Affiner le repérage

Votre première sélection n’était peut-être pas la bonne. Il faut savoir reconnaître ses erreurs et les corriger. Ne pas hésiter à changer de couloir, ou à n’accorder vos signes de reconnaissance qu’aux meilleurs d’entre eux. Si vous avez la chance de rencontrer le nageur, celui dont la coulée vous bouleverse, dont le crawl vous semble si parfait, dont le papillon est si énergique, alors passez à l’attaque. Repérez ses habitudes, et soyez alors assidue à ses propres horaires. Chercher le contact mais finement : pas plus d’un contact physique par séance : vous êtes en dos crawlé ou en planche avec les palmes et vous le télescopez : excusez-vous avec un joli sourire. Au bout de plusieurs séances en commun, passer à la quatrième technique : la flatterie. Soyez rusée : débrouillez-vous pour sortir en même temps que lui, mais soyez alors irréprochable mais sans en avoir l’air : les cheveux mouillés mais coiffés ! La peau hydratée et parfumée mais pas maquillée ! Et essayez d’engager gentiment la conversation : ha ça fait du bien ! Vous venez souvent ? Moi j’essaye de m’astreindre à 3 séances par semaine mais j’avoue qu’il m’arrive d’en sauter parfois. Vous êtes du coin ? etc… Si vous lui plaisez la conversation va s’enchaîner toute seule, sinon, ne vous laissez pas abattre. Il est peut-être dans un mauvais jour, ça se passera mieux la prochaine fois.

Huitième technique : savoir changer son fusil d’épaule

Nous y voilà, mon barbu réapparait. Non seulement barbu mais immense, musclé à souhait. Un requin barbu, poilu. Quand il se lance, rien ne l’arrête. J’ai réussi à le battre à la course une fois mais j’ai été obligée de me mettre un pulseur : j’avais mes palmes, pas lui, et même comme ça j’ai eu du mal à le battre ! Mais ça l’a un peu vexé et le tour suivant il a mis le turbo. Et quand il s’est arrêté, fatigué de tant se battre, il m’a regardé arriver tranquillement, appliquée que j’étais à rester en gainage, j’ai fait un demi tour parfait devant ses yeux ébahis ! Si je l’ai senti ! Puisque je vous le dis !

Pourtant la première fois que j’ai vu ce grand escogriffe, j’avoue que j’ai eu l’impression de voir la tête de Ben Laden sur le corps de Teddy Riner en moins bronzé ! Drôle de mélange, pas très rassurant et pas forcément ma tasse de thé ! Mais j’avoue qu’à force d’admirer sa technique, à force de le narguer, de jouer, je me suis prise au jeu. Je suis devenue assidue aux séances du dimanche matin. J’ai décalé mes horaires pour me caler aux siens. J’ai perdue mille fois les courses contre lui sans qu’il le sache, j’ai admiré ce corps de géant par dessous sans qu’il puisse l’imaginer. Et lui, qu’en est-il ? s’amuse-t-il lui aussi ? A quoi pense-t-il quand il nage ? Je ne lui ai jamais adressé la parole, pas même un signe de reconnaissance car il est dangereux. Je pourrais faiblir, me laisser aller, devenir une petite chose, sa petite chose. Ha et bien non, je suis la reine de mon harem ! Tiens, un petit nouveau, voyons voir ….